Résumer le parcours de Paul Panda Farnana est compliqué, car sa vie prit de multiples détours en raison d’événement personnels, historiques (1914-1918) ou politiques, mais aussi des errements coloniaux.
Le premier coup du sort se transforma en trait de génie pour le jeune Panda : engagé comme « nounou » à l’âge de 7 ans, il est adopté par la sœur de son « patron » au décès de celui-ci. Admiratrice de la pensée humaniste de Tolstoï, Louise Derscheide l’élève comme son fils et en fait le premier agronome noir de Belgique, diplôme obtenu avec distinction. Un statut qui gêne plus qu’il n’honore l’administration coloniale belge. Le brimant et le pénalisant régulièrement pour ses travaux ou ses écrits, elle lui fera vivre bien des tourments.
Dire qu’il fut l’un des premiers militants du panafricanisme et le précurseur du nationalisme congolais est un point de départ. Oubliée en Belgique comme au Congo, cette figure tutélaire inspira pourtant, bien des années plus tard, Patrice Lumumba dans ses premiers combats et ce n’est pas un hasard si les deux hommes partageaient le même goût de l’art oratoire.
Paul Panda oublié et méconnu par ses frères et pourtant son histoire fait rever, il devait être le modèle et le repère du congolais