La virginité préconjugale. par Gentiane Dupriez. Liège Belgique

21 04 2010

La virginité préconjugale.

Notre société a été habituée depuis des siècles et des siècles à faire de la virginité une sorte de sacre, et de sa perte un rituel de passage. Un peu comme si la virginité définissait la personne, la classifiait dans l’une ou l’autre catégorie, pure ou impure, innocente ou dépravée. Hors, peut-on donner à un acte physique une telle importance ? Avant de s’aventurer sur ce terrain, il me semble primordial de se pencher sur la définition exacte de la virginité.

La virginité enveloppe-t-elle d’autres particularités que la pénétration sexuelle ? De nombreux auteurs se sont déjà penchés sur le sujet, ainsi, nous pouvons lire que selon Saint Augustin, philosophe reconnu, la perte de la virginité ne peut se faire sans le consentement de la personne. Dès lors, la virginité se revêt  d’un caractère moral tout particulier, puisqu’un viol, même s’il y a défloraison physique, n’aurait plus pour conséquence la perte de la virginité, seulement le déchirement de l’hymen. Dans le sens opposé une provocation sexuelle extrême ou des pratiques sexuelles intenses évitant la pénétration (tels que les rapports bucco-génitaux, sodomie etc.) provoqueraient une perte fictive de la virginité,  c’est ce que l’on appelle la conscience de sa sexualité (et donc de sa virginité). Ainsi, dans une dimension plus philosophique, la virginité se définit à la fois comme une réserve du corps et de l’âme, elle se détache du corporel pur pour le surpasser par de valeurs spirituelles. La virginité perdrait son caractère purement physique pour devenir morale spirituelle, comme si seule la défloraison de l’âme comptait.

Dès lors, l’importance de préserver sa virginité pour une personne bien particulière, celle avec laquelle on choisit de faire vœux de fidélité et d’amour éternel, revient-elle sur le devant de la scène ? Faudrait-il se préserver moralement afin d’arriver l’esprit chaste, dénué de toute souillure ? Et peut-on en l’occurrence parler de souillure ?  Il est vrai que lorsque l’on aime une personne, on peut avoir l’envie de n’avoir connu rien d’autre, de ne s’être donné à aucun autre et face à cela avoir le désir qu’elle non plus n’ait jamais connu d’autres caresses sur son corps, d’autres corps entre ses mains. Mais comment savoir avant cela que cet être nous est destiné ? Comment le reconnaître sans le connaître au plus profond de lui ? Peut-on décider de passer notre vie aux côtés de quelqu’un avant de l’avoir connu dans la plus stricte intimité ? N’est ce pas en quelque sorte s’engager à l’aveugle dans la plus belle et plus importante des aventures ?  En poussant la réflexion un peu plus loin, on peut se demander quelles sont les conséquences réelles de l’acte sexuel si seul le corps s’est trouvé possédé lors de l’étreinte… L’esprit peut-il en ressortir immaculé ? Et si tel est le cas, cela n’a plus rien de comparable avec un rapport sexuel échangé entre deux personne amoureuses qui, elles, ne pourrons jamais ressortir indemnes de leur échange sexuel, de leur acte d’amour.

D’autre part, attendre le mariage pour découvrir les plaisirs de la chaire, c’est risquer de s’engager avec une personne sur le plan moral sans avoir aucune idée de l’importance des connivences physiques. Et, il me semble, qu’un mariage ne peut fonctionner sans une totale harmonie entre les deux êtres qui se choisissent, soit une harmonie tant physique que spirituelle. Nos vies sont, de par les incroyables progrès médicaux, de plus en plus longues ; ainsi le mariage se trouve lui aussi prolongé de quelques années et dès lors, il est indispensable qu’une union se fasse en toute connaissance de cause. Ceci ne signifie pas que tout doive être connu de l’autre, mais simplement, que les êtres qui s’engagent dans une telle entreprise doivent avoir eu la possibilité de disposer d’un maximum d’informations avant de signer, de s’engager pour leur vie entière. Sans quoi, comment peut-on rêver à une union qui durerait jusqu’à la fin d’une vie ? Comment peut-on espérer qu’un mariage puisse subsister aux aléas de la vie si les mariés se sont engagé à la légère, sans avoir idée de ce qu’éatit l’autre dans cette intimité toute particulière de l’amour physique ?

Ajoutons à cela que les avancées de la médecine permettent aux femmes également d’avoir la possibilité d’explorer leur sexualité… Plus (ou presque plus) de risque de voir une bêtise de jeunesse avoir des répercussions sur toute une vie, sur plusieurs même. La pilule et les préservatifs accessibles à tous dans notre société nous permettent, à nous les femmes d’explorer notre sexualité à la manière dont les hommes l’on toujours fait !   Encore un domaine dans lequel, nous voilà sur pied d’égalité avec nos homologues masculins. Cette ouverture sur la sexualité permet donc aux jeunes gens de découvrir le sexe opposé sans que des conséquences regrettables ne viennent entacher ces instants de semi-innocence, de découverte de soi et de l’autre.

Notons toutefois que la possibilité d’une sexualité plus précoce n’est pas sans risque. Les jeunes filles se donnent en échange de quelques mots tendres ou par peur de perdre leur amoureux du mois. Les gestes sont maladroits, parfois pas assez attentionnés, et des blessures se créent laissant des adolescents avec une idée erronée de l’amour physique.

Ainsi donc, il semble primordial de  découvrir sa sexualité avant de procéder à un engagement ad vitam aeternam. Mais une telle exploration doit se faire dans les règles de l’art, dans un profond respect de soi et de l’autre afin de préserver non pas sa vertu, ou son innocence comme il en était question autre fois, mais une forme de dignité toute nouvelle. Une dignité faite d’amour de la chaire, de découverte de soi et de l’autre, afin d’être certain le jour du mariage de faire le meilleurs des choix.

Gentiane Dupriez. Liège Belgique


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